Le premier titre c’est (déjà) pour eux

Ce fut plutôt finalement un match à message, pour les joutes futures entre les deux équipes les plus désignées pour la finale 2011, avec beaucoup de détermination des deux côtés. Des volontés d’impressionner, déjà, l’adversaire. D’imposer son jeu et de gagner les duels avec pourquoi pas, cerise sur le gâteau, au bout de la rencontre, le premier titre de la saison… Non cette rencontre n’était pas qu’un énième match amical avant la première journée de championnat la semaine prochaine, mais une prise de contact pour les rendez-vous à venir.
Beaucoup d’absents de part et d’autre. Les Ducs joueront amoindris en attaque, sans leur maître à jouer Jonathan Bellemare, leur renfort offensif Marc Bélanger non qualifié et l’international français Brice Chauvel. Ils auront aussi une défense très incomplète (Daniel Carlsson ne fera pas aujourd’hui son retour sur l’île Lacroix et Pavol Mihalik a dû déclarer forfait lui aussi). Finalement, heureusement que Kevin Igier vient de re-signer sous la tunique angevine ! C’est Charlie Doyle qui complétera l’arrière-garde de l’ASGA.

Après quelques échauffourées rouennaises (Mallette à 0’31 & Guenette à 1’01), les visiteurs auront un meilleur départ. Fabrice Lhenry doit s’employer devant Juho Jokinen (2’09) et Tomas Baluch promu capitaine (4’07). La première occasion de la rencontre sera pour le Slovaque, seul dans le slot, mais son lancer n’était pas cadré (4’14). Sans complexe aucun, les joueurs de Kevin Constantine tiennent bon derrière à l’image de Lauri Lahesalu bien revenu sur Alexandre Mulle, à l’affût (3’17).
La première pénalité distribuée contre Thiery Poudrier par Mme Picavet, arbitre principale féminine (une première au niveau Magnus ?), change un peu la physionomie de la rencontre. Après un jeu de puissance bien négocié mais infructueux – Teddy Da Costa ne cadre pas (4’54) et Marc-André Thinel ne parvient pas à redresser un envoi de Calle Bergström (5’46) – Simon Lacroix, idéalement servi par Fortier, décoche un tir d’entre les oreilles que Fabrice Lhenry, salvateur, doit détourner (7’35). Les coéquipiers de Carl Mallette dominent la suite des débats.

Alors que tout allait bien pour des Dragons assez confus et brouillons finalement, Luc Tardif dans un excès sans gloire bouscule inutilement Peter Aubry sorti loin de sa zone… Il s’ensuit une rixe logique lorsque l’on touche ainsi volontairement au portier… N’en déplaise à Zwikel, Tomas Baluch a bien eu raison de faire passer le message que l’on ne touchera pas impunément au gardien angevin. D’ailleurs, Peter Aubry ne sera plus ainsi « frôlé » par les locaux.
Le RHE76 est déconcentré par cette anicroche inappropriée du numéro 84 et l’ASGA profite de l’inattention des jaunes pour égaliser par Simon Lacroix, et son fameux petit lancer du poignet qui trompe à mi-distance Fabrice Lhenry (sans doute masqué ?), dans le haut du filet, après une bonne passe en retrait de Brian Henderson, sous les yeux de Dave, son père sélectionneur des Bleus (1-1 à 17’12).
Un peu plus d’une minute plus tard, Nicolas Hébert se heurtait à un Fabrice Lhenry jouant pour seconde fois de la soirée le sauveur des champions de France (18’22). Sur la contre-attaque, les Rouennais touchent semble-t-il un montant d’Aubry (18’36). Et c’est encore le gardien angevin qui déroute François-Pierre Guenette avant de rentrer aux vestiaires (19’00).

Ensuite, le jeu sera saccadé par des prisons de Teddy Da Costa (pour une faute sur Igier à 32’24) et Nicolas Hebert (pour un délit sur Lhenry à 34’34 dans le même ton que celui de Tardif au premier tiers, mais les représailles du gardien de l’équipe de France seront pardonnées ou pas vues). Des jeux de puissance qui ne donneront rien de probant.
La fin du tiers médian est nettement à l’avantage des Dragons. Le lancer de Carl Mallette est arrêté par Peter Aubry (36’30). François-Pierre Guénette aurait touché un poteau, si ce n’est un montant ce doit être l’excellente jambière gauche d’Aubry (38’45)… Et Lauri Lahesalu a pour la seconde fois joué les pompiers de service, cette fois devant le capitaine rouennais (39’07).
La pression des joueurs du RHE76 est la même au début de la troisième période. Peter Aubry sort toute sa panoplie de gardien de haut vol pour conserver sa cage inviolée (depuis la seizième minute).
Après une dizaine de minutes de domination (à cheval sur les deux derniers tiers), la prison de Thiery Poudrier pour un « faire trébucher » sur Carl Mallette sent bon la récompense pour Rouen. Mais c’est sans compter sur l’impétuosité de Julien Albert qui déboule sur la gauche pendant qu’Olsson ne suit pas les consignes de marquage sur Henderson que Holmqvist lui assène. Le natif d’Angers évite la crosse de la recrue suédoise et gagne magnifiquement son duel face à Fabrice Lhenry en envoyant du revers dans le haut des filets (1-2 à 46’54).

Malheureusement ce nouvel élan des Champions de France est de courte durée. Ils subissent une pénalité pour surnombre. Sur ce power-play, il en faut d’une seconde ou deux, pour que le but d’Éric Fortier (?) soit validé, l’arbitre ayant auparavant sans doute malencontreusement sifflé une faute de Marc-André Thinel (51’01). Kevin Constantine demande un temps mort pour à la fois préparer son attaque à cinq et la reposer ! Mais à trois contre cinq pendant une minute et trente-neuf secondes, les Dragons (Olsson-Zwikel-Alen) font preuve d’une incroyable vertu et résistent aux Ducs sans maître à jouer (un Bellemare lui manque et toute l’ASGA nous semble dépeuplée) !
Rassérénés par cet exploit, les champions de France exercent une pression faite d’un brassage de rushes et de trafics denses sur la cage d’en face. Angers répond du tac au tac et des espaces se libèrent sur la récente glace du centre Boissière. Mathieu Brunelle peut entrer en zone après une transversale qui procure un gros rebond sur la bande. La recrue « bretonne » se saisit de la rondelle en pleine vitesse, elle prend facilement le meilleur sur Kevin Igier et se présente devant Peter Aubry qu’elle surprend d’un lancer du poignet magnifique au-dessus de l’épaule du gardien (2-2 à 55’17).

Les Normands semblent mieux dans cette première moitié de délai supplémentaire. Néanmoins Angers s’installe mieux en zone offensive même si c’est plus rarement. Le temps passe et Luc Tardif est pris par la police. À quatre contre trois (Olsson-Mallette-Bergström), les Angevins abusent du tir souvent maladroit de Laprise à la pointe. Pourtant, Fabrice Lhenry doit détourner le danger à deux reprises (Poudrier à 68’10 & Laprise justement 68’21). Puis c’est au tour d’Eric Fortier, pour une faute sur le capitaine des Dragons, de cirer le banc de la geôle. À parité de trois joueurs, François-Pierre Guénette lustre Peter Aubry, qui aura aussi le dernier mot de sa jambière sur une dernière tentative de Carl Mallette alors en supériorité (69’57).
Déjà nous pouvons dire que, en vertu des absences chez les Ducs d’Angers, plus du double de celles de Rouen dont leur maître à jouer, avoir réussi à l’île Lacroix à contraindre le RHE76 à jouer la prolongation puis la série de tirs au but est une excellente performance et augure d’une grande rivalité entre les deux clubs.
Il faut donc passer par la série des tirs au but pour décerner le trophée des champions 2010. Tous les tirs se feront sur le but sud, une fois n’est pas coutume ? Dans cet exercice, les Rouennais seront plus doués et s’imposent dès la série de trois tirs grâce aux deux réussites de Mathieu Brunelle et Teddy Da Costa face à la seule angevine de Lauri Lahesalu.
Le point positif à retenir du côté de Rouen sera sans doute la victoire, la quatrième d’affilée face à Angers. Des Normands qui conservent, mine de rien, l’ascendant psychologique sur des Angevins que les champions de France devraient rencontrer un peu partout lors des sommets des compétitions françaises, si tout le monde est au rendez-vous !
Rouen – Angers 2-2 (1-1, 0-0, 1-1, 0-0) / 2-1 aux tirs au but
Samedi 11 septembre 2010 à 20h00 au centre sportif Guy Boissière. 2114 spectateurs.
Arbitrage de Marie-Tjana Picavet assisté de Pierre Dehaen et Gautier Rauline.
Pénalités : Rouen 10′ (2′, 2′, 4′, 2′) ; Angers 20′ (4’+10′, 2′, 2′, 2′).
Évolution du score :
1-0 à 15’16 » : Mulle assisté de Brunelle et Mallette
1-1 à 17’12 » : Lacroix assisté de Henderson
1-2 à 46’54 » : Albert (inf. num.)
2-2 à 55’17 » : Brunelle
Tirs aux buts :
Rouen : Brunelle (réussi), Da Costa (réussi) et Mallette (échec).
Angers : Poudrier (échec), Lahesalu (réussi) et Laprise (échec).
Rouen
Gardien : Fabrice Lhenry.
Défenseurs : David Holmqvist – Jens Olsson ; Cédric Custosse – Calle Bergström ; Juha Alen – Jonathan Janil.
Attaquants : Alexandre Mulle – Carl Mallette (C) – Mathieu Brunelle ; Marc-André Thinel (A) – François-Pierre Guénette – Teddy Da Costa ; Luc Tardif Jr – Jonathan Zwikel – Ilpo Salmivirta.
Remplaçants : Sebastian Ylönen (G), Léo Paillie-Guillemain, Anthony Rech. Absents : Daniel Babka (ligaments), Aurélien Gréverend (blessé) et Julien Desrosiers (convalescent).
Angers
Gardien : Peter Aubry
Défenseurs : Michael Irani – Lauri Lahesalu ; Kevin Igier – Simon Lacroix ; Charlie Doyle – Per Braxenholm.
Attaquants : Pierre-Luc Laprise – Brian Henderson – Éric Fortier ; Tomas Baluch (C) – Thiery Poudrier – Julien Albert ; Juho Jokinen – Matthieu Frecon – Nicolas Primout ; Nicolas Hebert – Valentin Michel.
Remplaçant : Lucas Normandon (G). Absents : Marc Bélanger (transfert non validé), Daniel Carlsson, Pavol Mihalik, Jonathan Bellemare et Brice Chauvel (blessés).





































